plonger dans les souvenirs (nicholas)

des jours que ça dure. que tu tournes en rond, que les insomnies refont surface quand ce ne sont pas les terreurs nocturnes qui se jouent de toi, qui te rappellent tout ce que tu as vécu de mauvais ces dix dernières années, la souffrance physique et psychologique qui s'éveillent alors que tu tentes de donner le change devant ton père, ta soeur et lynn. mais t'es fracassée, manuella. une putain de poupée disloquée de part et d'autre de ton être, et t'es fatiguée. les séances de psy ne fonctionnent plus depuis longtemps, ton art n'est plus que de l'obscurité et tu n'y prends plus aucun plaisir. seules des ombres sombres viennent écorcher ton papier, à l'image des mirages que tu fixes à l'encablure de ta chambre la nuit. solal et carmela qui demeurent omniprésents plus que jamais dans ton esprit, la sensation ignoble de sentir à nouveau les caresses virulentes sur ta peau, les larmes qui perlent sur tes joues en silence quand tu ressens leur présence fantomatique au creux de ton ventre et de tes reins. tu n'en peux plus, tu veux que tout s'arrête pour de bon, tu ne veux plus ressentir cette peur lacérant chaque recoin de ton être, tu veux que ce calvaire s'arrête. alors t'es partie au lac, laissant des lettres pour ton père, ta soeur, ta copine, lloyd et ethan sur la table du salon pour que quelqu'un les voient, avec la ferme intention de mettre un point final à cette mascarade qu'est ton existence, avançant vers l'eau glacée lentement, les larmes ne cessant de couler sur ton visage.

TW : idées suicidaires || Des fêtes approchant qui m'empêchaient de passer un réel temps avec les êtres qui m'étaient chers. Une fatigue qui était plus que présente bien que quelques jours encore avant l’eau claire et le sable chaud rythmait mes journées, mais il n’en était plus question et cela sera sûrement renouvelé dans un an minimum. Les filles devaient déjà dormir quand je suis rentrée, sac à main qui vient me saluer. Un verre que je me sers avant de laisser mes pas me guider vers le salon, des enveloppes qui attire mon attention, autant de courrier ? Dès nom sur chacune d’entre elles, mon verre que je pose pour laisser mon regard vagabonder sur celle qui m’était destiné. Mon être qui se glace avant que de nouveau mes pas ne me fassent rebrousser chemin, une voiture dans laquelle je monte, une fois encore je remercie le ciel de ma paranoia pour les deux êtres que j’appelle mes filles. Un chemin que je prends guider, une panique, une peur de ne pas arriver assez rapidement. Les bord du lac que je scrute une silhouette que j'aperçois loin, trop loin pénétrer dans l’eau glacée. Je ne pense pas avoir jamais couru aussi vite de ma vie pénétrant à mon tour dans l’eau glacé dont je sens la morsure, le corps de ma fille que je rattrape de justesse avant que les abysse ne me l’enlève la gardant contre moi jusqu'à ce que la terre ferme ne se fasse sentir. Je comprends Manue…je comprends, mais ne fais pas ça Une voix calme bien que ma respiration se fasse rapide de ma course, que l’horreur traverse mon esprit. Les “et si” qui commence à s’imposer, mais quoi qu’il arrive je la garde contre moi.

@Manue Williams

les souvenirs comme lame brûlante qui viennent taillader ton âme, chaleur vive et douloureuse au quotidien, fardeau que tu portes sous le masque de la joie de vivre pour n'inquiéter personne, pour essayer de tenir debout le plus longtemps possible, mais la limite a été franchie il y a longtemps déjà, incapable de revenir en arrière, d'effacer les souvenirs. la prise de drogues qui ne fait que raviver les douleurs, raviver les effets des traumatismes sous les visages démoniaques encore plus effrayants qu'ils ne l'étaient déjà. le froid de l'eau du lac ressemble à ces morsures psychologiques qui t'enfoncent dans cette folie, mais pourtant, tu continues, tant pis si ça fait mal, tant pis si ce n'est pas la solution, c'est la seule qu'il te reste pour ne plus te laisser engouffrer dans ce mental breakdown de l'enfer. sombrer pour ne plus penser, pour ne plus rien ressentir, pour ne plus pleurer indéfiniment. laisser tes pas te guider jusqu'aux abysses avant d'en être tirée in extremis, retirée de là dans des sanglots déchirants par les bras de ton père. retrouver terre en pleurant toujours. comment peut-il comprendre ? comment peut-il imaginer ces choses dont tu n'as jamais parlé à personne, qui te rongent encore ? pourtant, tu t'accroches à lui, hurlant ton désespoir avec déchirement. tu continues de pleurer dans ses bras, et tu finis par lâcher ton mal-être. « j'en peux plus papa, j'veux plus vivre avec tout ça dans ma tête, j'ai plus la force d'me battre avec mes démons, ils m'avalent tous les jours un peu plus, au point d'avoir pris toute la place.. j'suis rien de plus que l'enveloppe qui les fait survivre. et je t'ai jamais tout dit sur tout ce que j'ai vécu, parce que j'pensais pouvoir tout gérer.. » mais que dalle. t'as sombré plus profond que jamais. et s'il était pas venu, alors tout serait terminé, tu aurais offert ton dernier souffle à la lune, tes derniers espoirs sur quelques feuilles de papier.

TW : idées suicidaires || Une détresse qui déchire mon être avec violence, une douleur que je ne saurais expliquer en la voyant ainsi. Des démons qui la hante contre lequel je ne pouvais la protéger, en cet instant je n’étais qu’un père qui ne pouvait rien contre ses pensées. Ses hurlements qui me montrent à quel point j’ai été aveugle, que comme d'autres je me suis fait berner par ses sourires factice alors que le chaos était maître, un désespoir qui qui me sonne…quelque chose que je n’avais pas vu. Des démons qui rongeait son âme au point où elle n’avait trouvé pour solution que de nous imposer son absence, une liberté cruel dont elle avait besoin que vivre ne lui offrait pas. Une survie constante, un combat quotidien qu’elle livrait seule. Mes bras qui se resserrent autour d’elle comme une peur qu’elle profite d’une faiblesse de ma part pour laisser de nouveau les abysses l’emporter. Je comprends Manue.. Sa douleur n'était qu'une chose que je pouvais comprendre, la douleur de chacun lui était propre. Mais je comprenais à quel point la mort nous paraissait comme une douce amie qui soulagerait tous nos maux. Qu’elle nous offrait la paix et un repos que notre être recherchait souvent en vain. Ne te bas pas seule, tu ne l’es plus… Je ferme les yeux un instant, j'ai besoin de me reprendre, de respirer, de laisser le cœur dans ma poitrine se calmer la peur de perdre mon enfant. Elle n’était pas ma fille de sang, mais elle m’était tout aussi précieuse, ce que je ferais pour Apryl je le ferais pour elle, l’attachement était plus que présent et la peur de la perdre était plus que présente. Parle moi, parle à ta sœur ou…Lynn qui tu souhaite qui sera l’oreille pour écouter tes peines. Mais ne gère pas seule, ne garde plus le poids s’il te plait. Mais tu es ma fille et je ne peux pas te laisser partir, je suis égoïste, mais je peux pas l’affection pour cette enfant trop présente, cette sœur pour Apryl…Elle était notre famille elle aussi. Je ne peux t’obliger à parler, je ne peux pas te protéger de tes démons qui s’infiltre dans ton esprit hormis t’écouter et soulager ta peine. Une voix qui ne tremble pas ne voulant lui imposer la culpabilité d’une détresse qu’elle n'avait pas à supporter. Je connais ce besoin, je le comprends Manue, mais je suis trop égoïste pour te l’accorder Un père horrible, ou non je ne sais pas, tout ce que je sais c’est que je devais être la pour sa personne plus que jamais.

@Manue Williams

une vie remplie d'atrocités pendant seize longues années. une vie qui ne t'a jamais vraiment appartenue jusqu'à ce qu'il te trouve et t'offre un peu de quiétude. mais le silence trop longtemps gardé a mené à cette implosion, à ce geste désespéré, à cette action qui peut être perçue comme démesurée quand on te voyait rire aux éclats, t'amuser, danser, chanter, quand on te voyait pleine de vie. parce que t'as toujours tenté de donner cette image de toi de femme forte, qui malgré les blessures que tu pouvais t'infliger et celles qu'on a laissées sur toi, s'en sortait toujours plus forte. mais chaque cicatrice sur ta peau n'était qu'une fêlure de plus à la poupée de verre que tu étais au fond. tu écoutes les mots de ton père en sanglotant encore, en cherchant ton air que l'angoisse semble te voler. tu te rends compte dans la force de son étreinte du mal que tu aurais causé autour de toi s'il ne t'avais pas secourue à temps. il ne peut pas te laisser partir, c'est là la force de l'amour qu'il a pour toi, ce lien père-fille si précieux que tu as pu vraiment ressentir à ses côtés dès la première année où il s'est soucié de toi. il ne t'a jamais laissée de côté, ne t'a jamais jugée malgré tes addictions, il a pris soin de ta santé physique et mentale, il a fait toutes les démarches possibles pour toi, et toi t'as voulu fuir lâchement ce soir. sur le moment t'as cru que te soulager, c'était les soulager aussi du poids de ton existence, de ton chaos. mais finalement, tu l'aurais provoqué, le chaos dans leurs vies. et tu t'en veux de ne pas avoir su parler, de ne pas avoir su montrer les signes de ta déchéance psychologique, d'avoir voulu paraître plutôt que d'être vraiment. tu te blottis encore un peu plus fort contre lui, sans dire un mot pendant un moment, cherchant à calmer le torrent de larmes qui glissent sur tes joues et nouent ta gorge. mais il est temps de parler, de tout raconter, même les choses les plus inavouables. « tu sais.. toute mon enfance elle est foirée. j'ai jamais eu la chance d'être une gosse normale. tu sais déjà que j'ai été kidnappée quand j'suis née. carmela et solal se sont occupés de moi jusqu'à ce que j'sois autonome. solal, j'ai su en grandissant que c'était un gourou de secte, parce qu'il avait son putain de harem.. j'ai juste grandi dans ce groupuscule, j'ai rien connu d'autre pendant quinze ans. à treize ans, il a fait de moi une esclave sexuelle de plus. ça a duré deux ans où.. j'ai subi sans pouvoir rien dire sa rage, sa frustration, son côté pervers.. tout ça avec l'accord de celle que je pensais être ma mère, devant elle, avec elle, parfois. et à quinze ans, j'me suis tirée, déjà des cicatrices partout sur le corps et dans l'âme. j'ai erré, dormi dehors, et utilisé mon corps pour avoir un coin de chaleur quelques nuits jusqu'à passer la frontière. et une fois en france, j'étais toujours en cavale. j'suis passée un temps en foyer à toulouse, j'ai fugué parce que j'avais peur. j'ai vendu mon cul pour manger jusqu'à tomber sur toi et le temps de m'adapter à vous, j'ai continué, parce que j'me suis dit que t'allais en avoir marre de moi et que ça allait pas durer. et quand ils m'ont retrouvée.. ce que j'ai vécu pendant deux ans, ils l'ont refait avec beaucoup plus de violence.. j'y pense encore certaines nuits.. et c'est ça qui m'a flinguée.. » tout est sorti d'une traite, sans une pause, sans le regarder une seule fois, de peur de voir la tristesse s'emparer de lui, ou la rage grimper dans son être d'avoir su lui cacher tout ça toutes ces années. « désolée d'être toute cassée, papa.. tu mérites tellement mieux que moi comme fille.. »

TW : idées suicidaires || Une âme torturer, un être et une âme écorchée vive par le vice humain. Des souffrance qui ne pouvait être effacer par les mots, des cicatrices qui seront toujours présentes. Des plaies qui saignent de nouveau dès que l’occasion se fait. Une douleur de simplement avoir ignoré cette détresse qui était sienne, une honte qui s'immisce dans les veines m’envoyant en plein visage cet échec cuisant de pouvoir être là pour elle. Une culpabilité qu’elle n'aimerait sûrement pas voir endosser, mais comment cela ne pourrait-il pas être le cas quand je vois que ce soir je pourrais la perdre ? Partir là où je ne pourrais la sauver. Un monde qu’on dit meilleur ? Je n’en crois rien, une fois partie ne reste que le vide du manque d’une âme qui nous est cher. Un silence que je lui impose, des larmes de rage silencieuse que je laisse glisser le long de mes joues, une armure que je laisse tomber. J’aurais voulu être là plus tôt, la sauver de l’enfer plus tôt. Le passé qui ne pouvait être changer, on dit souvent qu’on ne changerait rien, pour ne pas changer le bonheur présent et pourtant j’aimerais que si un être supérieur existe j’aurais voulu qu’il m’offre cette chance de lui offrir la vie qu’elle mérite. Aucun mot ne pourra effacer sa douleur, ses blessures. Je ne pouvais que la serrer contre moi, priant silencieusement qu’on me laisse la protéger un peu plus chaque jour. Un passé qu’elle à partager, par respect je ne devrais pas laisser les perles salé couler le long de mes joue, je n’étais pas légitime. Des personnes qui font partie du pire de l’humanité a mes yeux, une envie vengeresse pour mon enfant, elle n’était pas été par la vie, je ne m’étais jamais imaginé à ce point. Je respire doucement, essayant de me calmer avant d’enfin laisser ma voix se faire entendre. On a tous un bagage Manue, les tiens sont simplement plus lourds que la moyenne. Tu es devenue une jeune femme, il ton brisé Manue, mais chaque jour tu vie un peu plus, tu leur prouve qu’ils n’ont pas réussi à te tuer a l’interieur. Tu a aimer et tu aimes encore aujourd’hui, mais surtout tu es une personne qui a réussi a te faire aimer. Parler n’était pas un exercice aisé pour moi, encore plus en cet instant. Ne t’excuse jamais d’être celle que tu es, brisé, cassé ? Tu as flanché ? Je m’en moque. Tu es ma fille et j’ai appris à aimer sans condition chacune de tes failles, chacune de tes forces. Je t’aime telle que tu es. Je suis fier que tu sois ma fille, je suis honoré que tu ai prit notre nom, que tu nous ai choisis pour faire partie de ta vie, de ta famille. Je ne mérite pas mieux Manue même si tu ne le vois pas tu es parfaite avec tes blessures elles sont tes forces pour affronter l’avenir. Je reste a nouveau silencieux avant de reprendre Tu es notre famille Manue, tu es devenue une part de nous, laisse nous être égoïste et vouloir être la béquille qui t’aide à avancer. Tu es ma fille.. Une nouvelle fois je lui rappelle pour ne pas qu’elle l’oublie, qu’elle sache qu’elle était aussi aimée par un parents telle qu’elle était.

@Manue Williams

t'avais besoin de tout lâcher, de tout dire, de tout avouer pour la première fois de ta vie. peut-être qu'elle était là, la clé de tout ton mal-être. le fait que t'as toujours caché l'intensité de tout le mal que tu as pu vivre. et c'est vrai que de tout déballer, ça enlève un poids dans ton âme, même si ça a ouvert des plaies quelque part, qui ne s'étaient pas refermées. la culpabilité est omniprésente pour bien des raisons. culpabilité d'être cet être brisé par une enfance foireuse, culpabilité de blesser ceux qui comptent pour toi comme ton père, ta soeur, ta nana dans ce désespoir qui t'a rongée, culpabilité de balancer cette triste et dure réalité qu'est ta vie d'avant sans le moindre filtre. mais les mots de ton père sont aussi doux que tranchants, parce que ça montre à quel point tu aurais brisé leurs coeurs s'il n'était pas arrivé à temps, alors tu le serres fort contre toi. aucun mot ne parvient à sortir d'entre tes lèvres qui soit à la hauteur de son éloquence. mais il y a une chose qu'il mérite d'entendre, surtout ce soir. « je t'aime, papa.. et je suis désolée d'avoir voulu vous abandonner aussi lâchement, apryl et toi. » tu es leur famille, autant qu'ils sont la tienne. et d'une promesse silencieuse, tendant ton petit doigt, tu jures de les laisser être ton soutien sans faille si jamais tu revenais à flancher. « tu nous ramènes à la maison ? on risque de tomber malades en étant trempés comme ça.. »