Be my Valentine ▬ Isabella ♥

21/10/2023

Be my Valentine

[ootd] ▬ Un sourire radieux accroché aux lèvres, j’avais organisé cette soirée avec la sensation de pouvoir déplacer des montagnes. Je me remémorais ce chemin parcouru, depuis Séoul jusqu’à Roselake. Depuis la douleur jusqu’à cette joie et ce bonheur indescriptible, même le fantôme de mon père ne pouvait atténuer l’enthousiasme de retrouver Isabella. Au programme : un dîner et un instant volé. Si j’avais eu envie de planifier dans le moindre détail, je savais aussi que la spontanéité et l’imprévu étaient également de bons moteurs dans notre relation. J’en rougissais au souvenir de deux de nos escapades. Nerveusement, je jouais avec la boite en velours qui contenait un collier choisi avec soin. La preuve de sentiments forts et construits avec le temps, d’une amitié virtuelle à une connexion réelle. De l’écran à la réalité, tout avait changé… ou bien en était-ce la suite logique ?

Avec entrain, je fis glisser l’écrin dans ma poche et enfilait ma tenue. À la fois habillé sans trop l’être, décontracté avec ce juste ce qu’il faut d’élégance pour rendre cette soirée spéciale. Plus qu’un simple rendez-vous de Saint Valentin, j’y voyais l’opportunité de mettre enfin un nom sur notre relation. Je ne pus m’empêcher de sourire davantage à l’idée que le baroudeur s’était finalement rangé. Celui qui jouissait de ses rencontres au gré de ses voyages, celui qui prenait plaisir à découvrir de nouveaux corps, de nouvelles âmes, celui qui désormais n’éprouvait plus d’intérêt que pour la brune qui avait nourrit tant de fantasmes par le passé. L’idée qu’elle soit à l’origine de toutes ces rencontres semblait logique, après tout, je ne pouvais la toucher, et je comblais tant bien que mal le manque de sa présence.

Sans plus attendre, j’enfilais ma veste et quittais mon appartement, gagné par l’impatience de la retrouver. Mon cœur bondissait à chacun de mes pas, et il s’affola davantage lorsque je me postais devant l’entrée du restaurant, prêt à cueillir la brune qui viendrait m’y retrouver. D’un œil distrait, je mirais couples qui passaient le battant en verre et je m’imaginais déjà les imiter. Depuis quand étais-ce à ce point devenu romantique ? Je tentais de sonder mon esprit en quête d’un enthousiasme similaire, mais je n’y croisais que le néant de corps à corps vidés de toute spiritualité. De simples ébats bien différents de ceux que je venais de connaître avec Isabella. Des pulsions certes, mais également un besoin de l’éprouver, de la sentir au-delà des frontières de la chair, un réel succès auquel je tentais de donner une dimension nouvelle. Et alors que je souriais niaisement perdu dans mes réflexion, j’aperçu finalement sa silhouette. Dès qu’elle fut à mon niveau, je me penchais et déposais sur ses lèvres un baiser chaste mais ô combien lourd de sentiments. « J’espère que tu as faim ! » lâchais-je.

22/10/2023

Be my Valentine

@Dylan Choi

[ootd] ▬ Avec perplexité, je fixais la robe qui se trouvait devant moi. Cette robe que je devais porter, de base, pour ce soir. En réalité, je n'y avais pas vraiment réfléchi d'avance. Dylan m'avait invitée au restaurant, et naturellement j'avais pensé à cette tenue que j'avais achetée récemment et que je n'avais pas encore eu l'occasion de porter. Il faut dire que ce n'était pas le genre de robe que l'on pouvait porter juste comme ça pour sortir dans la rue. J'avais donc vu en ce rendez-vous avec lui une occasion d'enfin pouvoir la mettre. Mais alors que j'étais prête, coiffée, maquillée, et qu'il ne me restait plus qu'à me glisser dans ma tenue, j'étais prise d'un doute soudain. Est-ce que ce n'était pas trop ? Est-ce que ça n'enverrait pas des signaux qui n'iraient pas dans le sens dans lequel je voulais ? Je veux dire, si je m'apprête trop, il pourrait croire que c'est un rendez-vous galant, hors c'est tout ce que je ne veux pas... Mais en même temps, j'avais eu la bêtise d'accepter une sortie le soir de la Saint-Valentin. D'habitude, je n'acceptais jamais, c'était beaucoup trop symbolique. Mais cette fois, je n'y avais pas spécialement réfléchi, j'avais machinalement dit oui avant de comprendre de quel soir particulier il s'agissait... Actuellement, je priais pour qu'il soit comme moi, pas vraiment attentif aux dates, et que ça ne veuille pas dire plus que ça. Je finis par capituler et par enfiler la robe blanche qui attendait tranquillement sur son cintre d'être enfin portée. Après tout, c'était une tenue que j'aurais pu mettre pour une soirée avec des amis, alors je ne devais pas me prendre la tête plus que ça. Une fois prête, j'enfilai un long manteau noir avant de sortir de chez moi et de rejoindre l'endroit où Dylan devait sûrement m'attendre.

Alors que j'arpentais le trottoir où se trouvait non loin le restaurant, j'avais l'impression de ne voir que des couples autour de moi. J'en regardais certains avec tendresse. Dans l'idée, je n'avais rien contre l'amour ou contre les couples en général. J'étais heureuse que d'autres puissent trouver le bonheur de cette manière. Il n'y avait que pour ma propre personne que la notion de couple n'était pas tolérée, du moins pas pour le moment. Je ne me sentais pas encore prête à franchir cette barrière que je m'étais érigée après mon divorce. Et même si j'avais parfois la désagréable sensation que Dylan pourrait la faire céder... Pour le moment, elle se tenait encore fièrement debout. Je pus reconnaître de loin la silhouette élancée du jeune homme. Je lui souris alors que j'arrivais à sa hauteur et fus prise par surprise alors qu'il apposait déjà ses lèvres sur les miennes en un baiser rapide. Je restai interdite une seconde, pas vraiment préparée à ça. Est-ce que j'étais en train de me formaliser ? Oui, je l'avoue. Mes avertissements commençaient déjà à s'allumer, mais je tentais tant bien que mal de les enfouir pour le moment. "Oui, très", répondis-je, cachant le mal-être qui s'emparait de moi à ce moment précis.

Nous entrâmes dans le restaurant qui était plein de couples amoureux, œillades, sourires, mains dans les autres... Tellement de signes distinctifs qui ne pouvaient tromper. Je sentis un nœud se nouer dans mon estomac. Mais encore une fois, je tentais de faire fi de mon ressenti pour laisser une chance à cette soirée entre amis. Retirant ma veste, je m'installai avec lui à la table qui nous avait été assignée. Une jolie table, dans un des coins du restaurant, dans un lieu feutré et tamisé... Au moins l'ambiance était calme et reposante, intimiste aussi... Mais ça, ça n'avait rien de dérangeant. "J'arrive pas à croire que c'est déjà le soir de la Saint-Valentin. J'ai l'impression que c'était hier qu'on faisait le décompte du Nouvel An. Je crois que mon boulot m'accapare vraiment trop je ne vois plus le temps passer. Vivement les vacances", lui dis-je en souriant. Et c'était pas faux. Je vivais en décalé par rapport au monde, et les jours s'enchaînaient sans vraiment avoir de sens parfois. Voilà pourquoi j'étais impatiente de prendre mes vacances et de pouvoir partir loin, très loin de Roselake comme je le faisais à chaque fois que je prenais un break. Je faisais la conversation avec le jeune homme face à moi, comme si c'était naturel, comme deux amis le feraient... Je pense que je voulais faire l'autruche le plus longtemps possible. "En tout cas c'est gentil à toi de m'avoir invitée ce soir. Je ne sors jamais les soirs de Saint-Valentin d'habitude." C'était vrai, j'étais du genre à éviter car il y avait trop de monde partout, et souvent je travaillais de toute façon. Mais pas ce soir, bien étrangement, alors que je n'en avais pas fait la demande spécifique. Mais je ne vais pas non plus me plaindre d'avoir une soirée de libre. Je ne pus retenir un sourire alors que je détaillais un peu sa tenue. Je devais bien avouer qu'il était particulièrement beau ce soir. "Et je remarque que tu es très élégant. Je suis flattée que tu te sois fait si beau pour moi", lui signifiais-je avec mon éternelle façon de le taquiner, comme je le faisais depuis maintenant très longtemps, si l'on y pense.

21/10/2023

Be my Valentine

@Isabella Solano

[ootd] ▬ Je me sentais léger, extatique d’une soirée placée sous le signe d’un amour naissant, et j’étais bien décidé à marquer le coup. Pour l’occasion, j’avais réservé une table dans un restaurant romantique et déjà bondé. Je m’étais permis une petite folie en voulant lui offrir un collier en argent et frappé d’une pierre minuscule et qui faisait illusion parfaite. Une tenue chic et je m’imaginais déjà passer les heures à venir face à son sourire éclatant. Je me fourvoyais sans même m’en rendre compte, trop occupé à imaginer qu’elle partage mon enthousiasme débordant. Pas une seule minute je n’avais pensé qu’elle ne soit pas sur la même longueur d’onde… Face à moi, je ne percevais qu’un plaisir commun de passer un bon moment ensemble, et c’est sur cette sensation que nous nous dirigions vers la table qui nous était réservée. La musique d’ambiance, les bougies, le linge de table jusqu’à la vaisselle soigneusement choisie ne laissait place à aucun doute : c’était une soirée de Saint Valentin préparée dans les règles et j’étais heureux de pouvoir offrir ce moment à Isabella. Je souriais à sa remarque et m’engouffrais dans la brèche qu’elle venait de m’ouvrir. « Quand sont tes prochaines vacances ? » Si ma curiosité pouvait sembler banale, elle masquait ce que je pouvais prévoir : ses congés étaient une opportunité pour moi de peut-être prévoir un petit voyage en tête à tête.

Alors que les serveurs entamaient leur ballet, que les boissons et les cartes nous furent déposées et les plats commandés, je l’observais du coin de l’œil, en quête d’un indice quant au moment le plus opportun pour lui glisser le petit écrin dont je sentais le poids dans la poche intérieure de ma veste. « Jamais ? » Je n’étais pas vraiment étonné, depuis toutes ces années, jamais elle n’avait évoqué de petit ami, de relation amoureuse ou quoique ce soit de romantique dans son quotidien, et je me sentais particulièrement fier d’être ainsi le premier à changer la donne. « Tu as une excuse pour le faire désormais ! » lâchais-je avec le sourire. J’appréciais les prémices de cette soirée, je me délectais de chaque seconde face à elle et plus encore alors que j’avais devant les yeux sa silhouette mise en valeur par une robe qui épousait ses courbes. Si je l’avais remarqué dès son arrivée, je tentais de ne pas me laisser déborder par les pensées qu’elle m’inspirait. J’attrapais mon verre d’eau et en avalait une gorgée au moment où la flatterie passait ses lèvres. Je manquais alors de m’étouffer d’une goutte d’eau face à son regard taquin. « J’ai fait un joli paquet cadeau, n’est-ce pas ? » enchérissais-je d’une moue badine. Chacune de nos rencontres s’étaient soldées par un corps à corps puissant et passionné, et je me doutais que cette soirée n’y échapperait pas. J’avais rangé, préparé et décoré mon appartement pour l’occasion, quelques bibelots sans prétention alors que j’espérais qu’elle passe la nuit avec moi. Dans un geste que je voulais tendre, je glissais ma main sur la table pour venir saisir la sienne et y entremêler nos doigts. Mais un geste qui n’eut pas la réaction à laquelle je m’attendais puisqu’elle retirait aussitôt sa main. « Tout va bien ? » Qu’avais-je fait de mal, de travers ?

22/10/2023

Be my Valentine

@Dylan Choi

[ootd] ▬ J'avais involontairement abordé le sujet des vacances. Il faut dire que je n'avais pas l'habitude de réfléchir aux choses avant de parler. Il semblait soudain curieux de ce sujet. Je décidai de prendre ça comme une simple question en l'air sans vraiment d'arrière-pensées. "Au mois de Juin, j'ai trois semaines de vacances," lui dis-je simplement avec un sourire. Des vacances que j'attendais avec impatience, ne souhaitant pas du tout rester en ville. Je voulais partir loin, très loin. J'étais du genre à avoir la bougeotte, alors dès que l'opportunité se présentait, je partais, aussi loin que mon budget me le permettait, et pour longtemps. Comme un oiseau qui ne supportait pas d'être en cage, j'avais l'impression de suffoquer si je n'avais pas ces quelques semaines de liberté dans l'année.

Deuxième pied dans le plat, je mentionnai le fait que je n'avais pas l'habitude de sortir le soir de la Saint-Valentin. Effectivement, n'ayant plus eu de relation depuis mon mariage, je n'avais aucune raison de me trouver dans les rues, accompagnée, spécifiquement ce soir-là. Heureusement que je n'étais pas en train de boire lorsqu'il se mit à parler après moi, j'aurais facilement pu avaler de travers. Était-il en train de sous-entendre quelque chose? Non, non... Je ne devais pas tirer de conclusions trop hâtives d'une simple phrase prononcée comme ça sans réfléchir. Peut-être voulait-il simplement se montrer gentil et me spécifier que je pouvais compter sur lui si j'avais besoin de quelqu'un pour sortir. Voilà, on va se dire ça et on ne va SURTOUT pas paniquer maintenant. Je n'étais pas du genre à être comme ça. En général, lorsqu'un homme me faisait des allusions de la sorte, je lui mettais un stop tout de suite. Avec Dylan, c'était plus compliqué que ça. Je l'aimais vraiment bien, et j'aimais être avec lui. Je voulais que l'on soit amis, je voulais aussi pouvoir profiter de plus avec lui. Mais être en couple... Non, impossible. Mais il n'avait jamais mentionné ce fait, donc je ne devais pas m'inquiéter outre mesure et extrapoler chaque parole qu'il pouvait prononcer.

Je préférai rapidement changer de sujet et le complimentai sur sa tenue qui le rendait vraiment très beau et élégant ce soir. Je ne pus m'empêcher de sourire franchement à sa petite réponse. "Effectivement, le papier cadeau est plutôt sympa à regarder," je me sentais de nouveau à l'aise, malheureusement ce moment ne dura pas très longtemps. Je sentis la main de Dylan venir se glisser dans la mienne, et je pris peur instantanément. Par instinct de conversation, je retirai ma main sans même réfléchir à l'image que cela pourrait renvoyer. Encore une fois, dans ce genre de situation, je ne réfléchissais jamais, j'attaquais et c'est tout. Je ne savais donc pas comment agir autrement, et j'avais l'impression de marcher sur des œufs alors que je ne voulais pas le blesser de façon frontale. Pourtant, c'était sûrement là, maintenant, le moment de lui dire ce que je pensais pour éviter la moindre confusion... Mais si tôt dans la soirée, et surtout à jeun, je n'en avais pas encore la force, je devais bien l'avouer. Je tentai donc une pirouette pour ne pas qu'il se formalise de mon geste. "Allons Dylan, tu sais très bien comment ça se passe quand toi et moi on commence à se toucher..." Je tentai de lui sourire le plus naturellement du monde comme si j'étais convaincue de ce que je disais... même si, au fond, on n'était pas vraiment loin de la vérité. Il faut dire que toutes nos rencontres s'étaient terminées par un corps à corps torride, j'avais donc un point en ma faveur pour qu'il puisse y croire.

Et comme si l'univers voulait me venir en aide, le serveur intervint juste à ce moment-là, venant nous amener le menu du restaurant avant de disparaître de nouveau pour nous laisser choisir en toute tranquillité. Je me plongeai donc à corps perdu dans la lecture de la carte pour me détendre. "Le menu Saint-Valentin a vraiment l'air pas mal," dis-je distraitement, avant de relever mon regard vers lui pour lui sourire. "Au fait, j'avoue que je suis curieuse. Ça fait quelque temps que tu es en ville maintenant. Tu n'as pas réussi à faire craquer une jolie petite française?" Façon de lui demander s'il n'avait pas une petite amie... Ou s'il n'en avait pas eu une... Question un peu stupide en soi car s'il avait été en couple ce soir-là, ce n'est sûrement pas avec moi qu'il passerait cette soirée de Saint-Valentin, et on n'aurait certainement pas multiplié les pulsions improbables comme on l'avait fait jusqu'ici. Mais que voulez-vous, quand j'étais dans un état comme celui-là, je n'arrivais plus à réfléchir de façon hyper logique.

21/10/2023

Be my Valentine

@Isabella Solano

[ootd] ▬ Juin, je me laissais aussitôt une note mentale pour ces trois semaines et me promettais intérieurement de m’arranger pour passer ces vacances avec elle. Mais à ces pensées, je ne pus contenir le sourire de fendre mon visage. J’avais pu conquérir de nombreux corps au travers de mon périple vers l’Europe, et à cet instant, je me réjouissais d’avoir pu conquérir le cœur de celle pour qui j’avais nourri plus qu’une amitié depuis toutes ces années. Rien que d’être assis à sa table, je ne pouvais réprimer le bonheur simple d’un dîner en sa compagnie. D’une discussion ponctuée par l’humour, je ne pus m’empêcher de lui servir le premier sous-entendu qui me venait. Celui qui faisait écho à nos entrevues charnelle et que je ravivais presque innocemment en voulant glisser mes doigts dans les siens. Mais je fus surpris alors qu’elle retirait aussitôt sa main. Je fus aussitôt assailli par une inquiétude brûlante et qui me laissait un goût amer. Avais-je fait quelque chose de mal ? Mon cœur semblait à l’agonie tandis que je sondais ses perles sombres et froides qu’une lueur de malice traversa soudain. J’expirais lourdement, un soupire de soulagement à ses mots, même si, quelque part au fond de moi, le doute s’était installé. Insidieux, il laissait dans son sillage une traîné écarlate que je fis taire du mieux que je pu. « Oh… Aurais-tu peur de succomber… ici… ? » la taquinais-je. Je me concentrais sur son sourire mutin, sur son regard franc, sur tout ce que je pouvais tant que je ne voyais pas les signaux d’alerte.

J’éprouvais la folle envie de la toucher à nouveau, de nouer mes doigts aux siens, mais je luttais contre ce besoin pour simplement l’observer. Lèvres pincées, elle semblait perdue dans ses réflexions, un choix épique quand au choix du menu. « Ça en fera deux, avec un peu de vin s’il vous plait. » ajoutais-je à l’attention du serveur qui s’était glissé à nos côtés. Je lui tendis les cartes qu’il récupérait avant de disparaitre promptement vers les cuisines. Et comme si son geste n’avait pas été suffisamment clair, elle activa à nouveau l’alarme. Mon cœur loupa un nouveau battement et je me sentis aussitôt pris au piège. « Un an tout au plus… » bafouillais-je. J’étais pourtant doué pour les sous-entendus et les sens cachés, mais je devais bien l’avouer, à cet instant je ne comprenais pas ce qu’elle attendait. Quelle réponse serait la bonne ? Lui révélé qu’il y a bien eu quelqu’un pendant plus de quatre mois ? Que je l’avais même trompé avec elle ? Lui confesser qu’il n’y avait qu’elle ?

D’un rire nerveux, je vins essuyer mes paumes moites sur mon pantalon avant de me redresser sur ma chaise. « Tu me connais… je papillonne mais je ne m’attache pas. » tentais-je. J’optais pour un semblant d’humour et de vérité voilée que je nuançais aussitôt. « Je pense en avoir fait craquer une, j’espère bien passer une nuit avec elle… et qu’elle ne quitte plus mes draps. » Je soutenais son regard en dépit d’un certain malaise. J’ignorais d’où il venait et pourquoi je le ressentais, mais je ne parvenais pas à trouver cette étincelle que je cherchais dans ses onyx distraits. Ce fut cet instant précis que le serveur choisi pour déposer nos assiettes, coupant ainsi court à cet interlude pesant dont j’étais l’instigateur. J’aurais pu lui retourner la question, mais je ne voulais pas savoir. Je refusais de l’imaginer avec d’autres hommes… un comble pour l’homme volage que j’avais pu être autrefois. « Tu veux faire quelque chose après le repas ? » Une politesse plus qu’une réelle question, puisque j’avais déjà prévu une séance au cinéma avant de terminer la soirée dans mon appartement.