drink with me (birdy)

la famille c'est quelque chose d'un peu aléatoire pour toi. ton père c'est la pire des enflures à tes yeux et tu ne veux plus en entendre parler. ta mère, même si tu l'adores, il y a cette partie de toi qui ressent un abandon de sa part depuis quelques années, parce que t'es ici et elle, à l'autre bout du monde avec le reste de ta fratrie originelle, mais t'as tes demis ici, et ta fille même si elle entre dans une période compliquée qui s'appelle l'adolescence. heureusement qu'ils sont là, au moins t'es pas trop déracinée. d'ailleurs, tu dis demis seulement pour la forme, parce qu'en soi, tu les considères vraiment comme des entiers. et t'es contente de ouf quand tu vois que birdy est bien là. c'est mieux ainsi que dans un parloir. « ça va et toi petit oiseau des îles ? » tu regardes les bouteilles derrière toi et tu souris. « deal, j'te fais un cocktail qu'est pas à la carte. s'tu le valides, j'l'appellerai tropic bird pour toi » tu prends de la vodka, de la liqueur de melon, un peu de sirop de grenadine et tu coupes ça au jus d'ananas avant de pousser le verre devant elle. un sourire en coin qui se dresse au coin de tes lèvres. « j'ai fait le ménage des gros relous, quand tu agis comme eux alors que t'es leur cible, ça les fait fuir. j't'avoue que c'est drôle un mec qui se décompose parce que tu fais ce qu'il fait habituellement avec une gonzesse. » et ça, t'es pas peu fière de rendre ce bar safe pour la gente féminine. « et toi, qu'est-ce que tu racontes ma puce ? »

tu sais que l’année passée pour elle n’a pas été simple, qu’elle a dû réapprendre à vivre avec la malheureuse erreur qui lui a coûté la liberté et que maintenant elle doit se reconstruire. Et si tu pouvais, tu ferais bien plus pour elle, mais tu ne sais pas comment faire pour qu’elle ne prenne pas ça pour de la pitié. Sans doute que benjamin a déjà fait sa part du boulot pour ça, le connaissant. Alors toi, t’as le rôle de la sœur qui la fait rire, qui fait comme si rien ne s’était passé et que tout était normal. De toutes façons, c’est ce que tu fais de mieux. T’es contente qu’elle valide ton cocktail improvisé, heureusement que t’as du goût en matière de picole contrairement aux mecs ou aux meufs, ça sauve un peu la mise de ta vie, ou pas. « yeaaah, t’auras ton cocktail privé. T’es une veinarde, tu sais ça ? j’en ai jamais créé pour quelqu’un d’autre. Et ouais, je sais que j’suis la meilleure. » petit moment bitchy que tu te permets avant de rire légèrement. « si ça peut changer leur comportement de merde, c’est bénef’ en vrai. » tu te prends une bière en bouteille pour boire un coup avec elle en écoutant sa petite vie, la regardant tourner sur elle-même fièrement pour te montrer la tenue que sa coloc lui a filé. « une vraie bombe, tu vas faire tourner des têtes dans le bar ce soir, regarde, y’a déjà sous-fifre qui te mate là-bas. » que tu dis en pointant ton employé du doigt avec un sourire moqueur et fier à la fois. « en même temps, si le thé rendait aussi con que l’alcool, on serait dans la merde. Et ça te plait comme job ou juste ça t’occupe ? » tu t’intéresses vraiment à sa vie, autrement tu lui proposes de bosser ici et c’est réglé. Tu lèves les yeux au ciel en soupirant. « une ado tout ce qu’il y a de plus normal dans la nouvelle génération. Ça se maquille comme un camion volé, ça passe sa vie sur tiktok et ça râle quand j’demande de ranger son bordel quoi. Mais c’est que le début, c’est ça le pire. Imagine qu’elle va sur ses treize ans là. » alors qu’est-ce que ça sera à seize ans ? t’es pas prête.

"Je suis honoré d'être la première et j'espère la seule, j'aime être spécial" que tu dis sur le même ton que ta grande soeur tu approuve ce qu'elle dit avant de trinquer avec elle une fois qu'elle a sa bière. Tu fais un peu ta belle, tu exagere et quand elle te montre son collègue tu en rajoute en lui faisant un petit signe de la main et un clin d'œil avant d'exploser de rire quand tu le vois faire tomber le verre quil avaot en main. "Oups je crois qu'il est partit pour faire des boulettes toutes la soirée". Tu parle un peu de ton travail, mais tu t'eternise pas bien trop peur d'en dire trop "Ça me plaît la patronne est sympa et la paie est bonne" tu bois une gorgée avant de changer de sujet "Je me suis inscrite au permis" ton air innocent sur le visage, sujet potentiellement sensible selon à qui tu le dis, David te criera dessus c'est sur. Tu demande des nouvelles de ta nièce "Ça te rajeunit pas ma Gargouille et si elle as ton caractère t'es dans la merde encore plus"

tu souris largement, presque taquine. « t'es déjà mal seule ici soeur, ça te rend spéciale à un sacré niveau, tu crois pas ? » elle est spéciale à bien d'autres niveaux, mais t'es pas du genre à t'épancher sur la place des gens dans ta vie. s'ils sont dedans, c'est déjà un signe. le sous-fifre qui perd ses moyens quand birdy lui fait coucouet tu exploses de rire. « voilà, tu me l'as cassé ! j'espère que tu te feras pardonner en allant lui parler à la fin de la soirée, il est gentil comme tout cet abruti. » un sourire malicieux au coin des lèvres, est-ce que tu la pousses à vivre sa vie sereinement devant toi plutôt que l'enfermer comme une petite chose fragile ? clairement, ouais. « alors c'est le principal ! » tu bois une nouvelle gorgée de bière avant de sourire. « ah ouais ? c'est cool ça, tu vas le récupérer en deux deux. promets moi juste de moins faire de bêtises avec et j'te fais pas une benji. » t'as pas envie qu'elle retourne à l'ombre encore une fois, mais t'es pas là pour lui faire la morale de toutes façons, t'es pas spécialement crédible avec elle. « eeeeeh, j'ai pas encore trente ans alors calme toi gamine ! et dis toi qu'elle a mon caractère, alors ouais, c'est pas toujours calme à la maison. j'plains mes voisins en vrai, c'est pas ouf d'entendre gueuler et des portes claquer » mais au moins, tu sais qu'elle ne se fera pas marcher dessus par un mec comme t'as pu le faire avec milko.

depuis quelques temps, t’as l’impression que la petite a pris de la graine, et t’es clairement fière qu’elle s’affirme enfin et que le petit oisillon qu’elle était devient un magnifique et grand oiseau qui s’émancipe de plus en plus de l’hyper vigilance et protection de benjamin, alors t’as un sourire qui se dessine à ses mots. « de la supériorité, rien que ça ! » tu vois le jeu de regard entre ta sœur et sous-fifre et ça t’amuse, il est tout gêné ce petit con. « il va plus se sentir ce con. Allez, retourne bosser ou tu perds une occasion d’avoir son insta, sous-fifre ! plus vite que ça, et ramasse bien les bouts de verre, flemme d’avoir hadès au cul parce qu’un mec torché s’est blessé. » tu reportes ton attention sur birdy après avoir fait preuve d’autorité et tu fixes ton regard sur elle. « t’as intérêt, sinon j’te botte le cul » un air sérieux que tu viens finalement casser avec un sourire amusé. « ouais on a une super relation quand elle décide que son téléphone perd un peu d’intérêt parce que j’ai foutu son plat préféré sur la table ou parce qu’il a plus de batterie et qu’elle a la flemme de le brancher dans sa chambre. J’ai jamais été insupportable moi, qu’est-ce que tu racontes ? » un air choqué qui se confond avec un rire franc camouflé derrière le goulot de ta bière. « j’ai attendu d’avoir quatorze ans pour faire des conneries, d’abord. »

si toi tu fais peur, c'est qu'ils ont jamais vu celui qui se trouve au-dessus de toi. hadès est un excellent patron, mais faut pas lui faire à l'envers, et t'as pas envie de voir ce que ça peut donner d'avoir un hadès enragé dans les parages. déjà parce que ça voudrait dire que t'as vraiment merdé avec ta team, et t'as pas envie de voir des flammes sortir de ses yeux ou d'ailleurs. t'avais cependant mis ton équipe à l'aise quand t'as pris provisoirement la place de benjamin lorsque sa leucémie s'est manifestée à nouveau, puis lorsque tu t'es totalement établie à sa place après sa passation de pouvoir au comptoir du moonlight. tu parles comme un beauf, t'es un beauf, mais t'es pas méchante tant qu'on essaie pas de te baiser la gueule. « au moins ça ! » aucun de vous n'est un enfant modèle, tout le monde le sait. sauf que certains le cachent un peu plus que d'autres. toi, t'as jamais caché que t'étais un boucan ambulant. tu hausses les épaules en riant « il a moins rigolé quand j'suis rentrée à la maison avec un foetus dans le ventre avec un polonais » non, là t'as cru qu'il allait te décalquer et passer milko par la fenêtre. pour ce qui est de ton ex dont tu portes toujours le patronyme, il aurait dû. « le rattrape pas trop, c'est mon job de lui ajouter des cheveux blancs à l'ancêtre » que tu dis en souriant, liquidant une nouvelle gorgée de ta bière